Le PDG de Tesla, Elon Musk, a récemment exigé que tout le personnel de Tesla retourne au bureau à plein temps, selon un e-mail envoyé au personnel de direction qui a été divulgué sur les réseaux sociaux. Dans le courriel musc a dit que les travailleurs qui ne veulent pas venir au bureau devraient “faire semblant de travailler ailleurs”.
Pourtant, ce type d’approche autoritaire et descendante enracinée dans la méfiance et les fausses hypothèses va à l’encontre des meilleures pratiques en gestion et en psychologie de bureau. Cela témoigne d’une illusion de contrôle qui sapera la productivité, l’engagement, l’innovation, la rétention et le recrutement des employés chez Tesla.
L’une des fausses hypothèses de Musk implique l’idée que les employés “font semblant” de travailler à domicile. En fait, des recherches utilisant à la fois des enquêtes et un suivi des comportements depuis les premiers jours de la pandémie ont montré que le travail à distance entraînait une productivité plus élevée. Plus récemment, les universitaires ont démontré une nouvelle augmentation de la productivité dans le travail à distance, de 5 % à l’été 2020 à 9 % en mai 2022. C’est parce que les entreprises et les employés ont mieux travaillé à domicile.
Pourtant, malgré ces preuves facilement disponibles, Musk a écrit dans un autre e-mail divulgué que ceux qui travaillent à distance “téléphonent”. Il souligne l’importance d’être visible et cite en exemple ses propres heures de travail notoirement longues.
Des recherches utilisant à la fois des enquêtes et un suivi des comportements depuis les premiers jours de la pandémie ont montré que le travail à distance entraînait une productivité plus élevée.
Un tel accent mis sur la visibilité au bureau témoigne d’un état d’esprit de leadership hautement traditionaliste soutenu par l’illusion de contrôle. Ce biais cognitif décrit la tendance de notre esprit à surestimer la mesure dans laquelle nous contrôlons les événements extérieurs.
C’est particulièrement répandu chez les cadres autoritaires qui veulent contrôler leurs employés. Ils pensent que la présence d’employés au bureau garantit la productivité.
En réalité, les recherches montrent que les employés de bureau travaillent beaucoup moins que la journée complète de huit heures. Ils passent en fait entre 36 et 39 % de leur temps à travailler. Selon ces études, le reste est consacré à d’autres activités : consulter les médias sociaux, lire des sites Web d’actualités, bavarder avec des collègues sur des sujets non professionnels, passer des appels non professionnels et même rechercher d’autres emplois.
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Le désir de contrôle de Musk n’est pas simplement catégoriquement irréaliste. Cela va également directement à l’encontre de ce que nous savons être essentiel pour la productivité, l’engagement et l’innovation des travailleurs de l’information : le désir d’autonomie.
Des études montrent que nous faisons de notre mieux grâce à la motivation intrinsèque, qui implique l’autonomie et le contrôle de notre travail en tant que moteur fondamental de l’efficacité. Les employés sont plus engagés, heureux et productifs lorsqu’ils sont autonomes. Un élément clé de l’autonomie dans l’environnement post-pandémique consiste à donner aux travailleurs la flexibilité et la maîtrise de l’endroit et du moment où ils travaillent, plutôt que d’essayer de les faire entrer dans la “normale” pré-pandémique. Et bien que Musk prétende que forcer les employés à venir au bureau sous la menace d’un licenciement aidera Tesla à développer et à fabriquer “les produits les plus excitants et les plus significatifs de toutes les entreprises sur Terre”, une étude de 307 entreprises révèle qu’une plus grande autonomie des travailleurs se traduit par plus innovation.
Le désir de contrôle de Musk n’est pas simplement catégoriquement irréaliste. Cela va également directement à l’encontre de ce que nous savons être essentiel pour la productivité, l’engagement et l’innovation des travailleurs de l’information : le désir d’autonomie.
Le manque de confiance évident de Musk envers ses employés contraste avec les politiques de travail beaucoup plus flexibles d’autres organisations. Cela inclut les entreprises manufacturières et technologiques où les employés de Tesla pourraient aller. Considérez l’approche de l’entreprise de fabrication 3M, que l’entreprise appelle explicitement “basée sur la confiance”. L’entreprise permet aux employés de “créer un horaire qui les aide à travailler quand et où ils le peuvent le plus efficacement”.
Comme autre exemple de lieu de travail potentiel pour le personnel de Tesla, Applied Materials, un fabricant de haute technologie, a développé une modalité “Excellence from Anywhere”. Plutôt qu’une approche descendante, Applied a un modèle dirigé par une équipe, où les chefs d’équipe travaillent avec les membres de l’équipe pour déterminer ce qui fonctionne le mieux pour chaque équipe et chaque employé. Applied adopte les meilleures pratiques pour faciliter l’innovation dans le travail à distance et hybride, comme le brainstorming asynchrone virtuel, afin de conserver un avantage concurrentiel.
Le personnel de recherche et développement de Tesla pourrait également envisager de travailler dans des environnements technologiques plus axés sur la recherche, tels que l’Institut des sciences de l’information de l’Université de Californie du Sud. En adoptant des approches axées sur la recherche, l’ISI s’est placé dans “une position de leader en termes de détermination de la façon de faire un travail hybride” en maximisant la flexibilité et l’autonomie de son personnel.
De nombreuses études montrent que de 40 à 60 % des employés chercheraient un autre emploi s’ils étaient forcés de venir travailler contre leur gré. Et je mangerais volontiers mon chapeau si nous ne constations pas une augmentation des taux de démissions chez Tesla à la suite d’un retour forcé au bureau. Après tout, il y a une raison pour laquelle un membre du personnel exécutif fuite Les e-mails de Musk à son retour au bureau.
En effet, nous avons immédiatement été témoins d’un recul contre les demandes de Musk pour un retour au bureau des représentants des employés en Allemagne, qui a le premier syndicat de travailleurs dans l’ensemble de Tesla. Ceux qui n’ont pas de représentation syndicale voteront avec leurs pieds. En effet, mes informations indiquent que les recruteurs utilisent déjà les mots de Musk pour cibler les employés désirables de Tesla. L’illusion de contrôle et les fausses hypothèses de Musk entraîneront de graves pertes pour Tesla et un gain pour les entreprises qui innovent sur l’avenir du travail.
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